(Se) construire une cabane est un acte de résistance, d’émancipation et de communion avec soi et la nature - une volonté de se dévêtir de la société bâtie pour tendre, ne serait-ce qu’un instant vers un état de mue, d’un dépouillement de l’âme : une mise à nue. Faune et flore deviennent alors précieuses amies, le chant du monde - enfin audible - mélodie. C’est alors que le berceau de la terre, le flot de la rivière, les caresses de l’air, le souffle de la montagne; nous cueillent et nous accueillent - au sommet de l’humilité. Notre boussole intérieure est remise à zéro, notre cartographie mentale devient page blanche. Il est rare ce temps perdu pour se retrouver, ce temps donné pour un retour à l’essentiel.
Notre cabane n’est pas Walden, elle n’est pas non plus la légende Eden. Notre cabane cependant, est une porte ouverte vers une pleine conscience, vers un état présent au monde. Au vrai monde. A celui du dehors, du dedans. A celui du feuillu, du caillou et de la terre battue. Aussi, notre cabane appelle qui veut bien, le citadin en mal d’un voyage fantasmé ou inconnu comme un érudit des lieux à la recherche d’un nouveau souffle dans le connu.
Collaboration avec Thibaud Bronchart et Jessica Ulvé
Festival des cabanes d'Annecy - 2020