Un intérieur qui nous fait du bien
Pour commencer, une approche saine et responsable de l’aménagement intérieur c’est d’abord un état d’esprit : Chaque choix que vous prenez doit vous faire du bien ! Du choix de la peinture, sa couleur et sa composition, en passant par les objets de décoration ou même l’orientation de votre bureau, chacun de ces choix doit impérativement vous faire du bien. Et par « vous faire du bien » j’entends vous procurer du plaisir, une émotion agréable, mais aussi et surtout être bon pour votre santé. Ce motto simple va vous aider à avoir la bonne grille de lecture pour faire vos choix.
Les clés de l'éco-conception
Pour ancrer sa démarche dans une approche naturelle et durable, trois thématiques doivent être au cœur de vos préoccupations : Les ressources, la dimension local et le cycle de vie. Je les appelle les curseurs de l’éco-conception, car selon vos besoins, vos attentes et votre éthique, vous allez pousser plus ou moins loin, l’un ou l’autre.
Les ressources tout d’abord, l’idée est d’utiliser des matériaux/produits dans une optique d’amélioration de la qualité de l’environnement. On entend ici environnement au sens micro, en parlant de votre environnement quotidien, l’air que vous respirez notamment, mais aussi macro au sens de la planète, du milieu dans lequel vous vous trouvez. Des matières bio-sourcées (c’est à dire issues de ressources naturelles et renouvelables) comme le bois, la paille ou la terre sont des matériaux intéressants, bons, beaux et sains. Attention toutefois à leur provenance ! Prendre en considération l’énergie nécessaire ou les déchets engendrés par la fabrication est également primordial. On privilégiera par exemple pour le bois, des essences qui poussent plus rapidement comme le hêtre ou le frêne, et issues de forêts gérées de façon responsable. Pour vous y retrouver différents écolabels concernant divers matériaux ont été mis en place.
Toujours concernant les ressources, attention aux additifs ! Colles, solvants utilisés dans les procédés de fabrication de matériaux et produits finis sont nocifs pour votre santé et polluent l’air de façon insidieuse. Si vous acheter du neuf, préférez, les matières le moins transformées possible. En ce qui concerne les achats de seconde mains ou matériaux de réemploi, il est intéressant de noter qu’ils rejettent beaucoup moins voir plus du tout de composés volatiles, déjà libérés au cours de leur première vie.
Le deuxième curseur, la dimension locale. Levier majeur de l’approche responsable, penser local signifie prendre en compte les caractéristiques du milieu dans lequel vous vivez pour faire vos choix. Par exemple, privilégier l’achat d’objets auprès d’artisans que vous visitez plutôt que des objets de grande consommation fabriqués à l’autre bout de la planète, dans des conditions souvent désastreuses. Dans l’aménagement aussi, c’est prendre en considération le climat sous lequel vous êtes, l’ensoleillement de votre appartement pour optimiser de la façon la plus agréable possible votre espace de vie. La démarche locale rejoint aussi le choix des ressources que vous utiliserez, par exemple pour rénover votre maison. Chaque lieu, région nous offre des ressources naturelles particulières, spécifiques et leur utilisation, en plus de réduire l’empreinte carbone du transport, offre souvent les meilleures solutions en réponse aux besoins du climat local. Dans la conception des habitations contemporaines on néglige presque systématiquement la ressource “climatique” du lieu dans lequel se trouve votre habitat. Pourtant la simple orientation de votre maison peut permettre de profiter un maximum de ce que nous offre l’environnement local, diminuer les besoins en énergie et bénéficier d’un confort sain. On parle ici d’architecture ou construction micro-climatique. C’est un de mes centres d'intérêts qui guide la pratique du studio, je ne vais pas le développer ici mais ce sera l’occasion d’un prochain article..
Enfin, le troisième curseur concerne le cycle de vie. Lorsque vous vous engagez dans un projet de rénovation, aménagement, création de mobilier ou d’objet sur-mesure responsable, vous devez toujours penser au cycle complet de vie de celui-ci. C’est à dire, considérer le projet dans son ensemble et non juste sa finalité (le résultat souhaité). Anticiper « l’après » comme on prépare « l’avant ». Dans la construction c’est penser la flexibilité d’une maison, son adaptabilité pour évoluer avec les pratiques de vie, mais aussi le recyclage des éléments utilisés si on devait un jour la détruire. En Île de France, c’est même à l’échelle de la rénovation urbaine que le collectif Bellastock a décidé d’agir, en lançant un grand projet de réemploi en partenariat avec les collectivités visant à récupérer, trier et mettre à disposition des matériaux de construction de récupération.
A votre échelle plusieurs habitudes peuvent être prises pour aller dans ce sens. Par exemple faire de l’upcycling, chiner du mobilier, vendre le sien ou l’amener dans une ressourcerie plutôt que de le mettre à la déchèterie, ou encore utiliser des matériaux de seconde main pour vos projets DiY et petits aménagements. Dans cette mouvance, des nouveaux matériaux issues de ressources recyclés se développent et deviennent de plus en plus accessible (ce sera également l’objet d’un prochain article dédié).
J’espère que cet article à pu vous donner quelques clés pour vous aussi vous lancer dans un aménagement au naturel et responsable. N’hésitez pas à réagir ou me poser vos questions en commentaire.